Parmi la flopée de chiffres livrée par Carrefour pour ses résultats annuels 2022, LSA en a sélectionné huit qui reflètent la progression (ou non) du distributeur l’an dernier.
1/ +4,4 %, la progression du chiffre d’affaires dans l’alimentaire en France, -3,5% sur le non-alimentaire
La disparité de performance impressionne. Certes, au global, la croissance des ventes en valeur en France atteint 3,4%, à 42 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Dans l’alimentaire, portée par une inflation à 5,2% sur l’année 2022, mais aussi par la performance commerciale des marques propres et des premiers prix Simpl, elle la surpasse d’un point, à 4,4%. En volumes, la prise de part de marché se chiffre à +0,3 point sur l’année 2022 selon NielsenIQ. En revanche, Carrefour n’arrive pas à inverser la tendance sur le non-alimentaire qui affiche une baisse de son chiffre d’affaires (-3,5% à périmètre comparable).
2/ +10,2 %, la hausse du chiffre d’affaires de la proximité en France
Ce n’est pas une surprise, mais cela mérite d’être souligné : le format de la proximité continue de mieux se porter que les deux autres, hypermarchés et supermarchés. Et de loin ! Avec une progression des ventes à deux chiffres (+10,2% en France en comparable), les petits magasins franchissent allègrement la barre des 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 7,4 milliards exactement. Et, vu les ambitions affichées par le groupe pour les quatre prochaines années sur ce format, cela devrait continuer. Les hypers, me direz-vous ? +1,8%. Et les supermarchés ? +2,2%.
3/ 20 milliards d’euros, le chiffre d’affaires réalisé par les hypers en France
Avec plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires (20,7 exactement) réalisés par le format roi de Carrefour, qui fête ses 60 ans d’existence cette année, l’hypermarché résiste. Il représente moins de 25% du chiffre d’affaires total, mais la moitié des ventes en France. La transformation des magasins en franchise et en location-gérance va se poursuivre en 2023.
4/ +26 %, la progression des ventes en e-commerce
Avec 4,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le e.commerce et surtout une hausse de 26% en un an, Carrefour fait partie des bons élèves. Mais il va falloir accélérer pour atteindre les 10 milliards en 2026 promis par Alexandre Bompard, le pdg du groupe, lors de la présentation de son plan le 8 novembre dernier.
5/ 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires au Brésil
Soit autant que le chiffre d’affaires des hypermarchés en France ! En comparable, l’activité au pays du football progresse de 12,4%, trois fois plus que la France. Le constat est sans appel : le Brésil représente un moteur pour la croissance de Carrefour. Alexandre Bompard s’est félicité de l’intégration « rapide » en 2022 de 59 magasins BIG rachetés à Wal-Mart (contre les 35 prévus initialement). La fin de la conversion est programmée pour cette année. Au Brésil, alimentaire comme non-alimentaire sont dynamiques et le format porteur s’appelle Atacadão, le même prévu pour arriver en France en fin d’année. Carrefour exploite 340 cash & carry comme Atacadão en Amérique latine.
6/ 1 milliard d’euros de résultat opérationnel courant (Roc) pour l’Amérique latine
Cela équivaut à une progression de 28% et de 200 millions d’euros en un an, soit une hausse de 9% à change constant. En revanche, la marge s’affiche en repli du fait de l’intégration de BIG. Hors celle-ci, la marge opérationnelle au Brésil est quasi-stable. Carrefour confirme l’objectif de synergies à l’horizon 2025 dans ce pays.
7/ +10,2 %, l’amélioration du résultat opérationnel courant (ROC) pour la France
Au total, le ROC pour la France atteint 834 millions d’euros, soit une progression de 77 millions d’euros, ce qui donne une marge opérationnelle de 2,2% (+ 7 points de base). A l’échelle du groupe, la performance est ramenée à +8,3 %. Le résultat d’une « forte discipline en matière de coûts » avec un objectif atteint de 1 milliards d’euros d’économies par an.
8/ 4 milliards d’euros, le montant des économies futures
Et ça va continuer ! On ne connaît pas le détail de ce plan de rigueur, mis à part la réorganisation des sièges européens, annoncée le 8 novembre dernier.